Interview de Brice Laloy



Qui êtes-vous ?

Je suis second-adjoint à l’environnement à la mairie de Kembs et également co-fondateur de l’association G’Rhin de sel, du Groupe d'Achat Solidaire du Pays Rhénan (GASPR) et du groupe Colibris 68 Kembs. Professionnellement, je suis conseiller en gestion de patrimoine dans la « finance éthique » et à impact.

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Parlez-nous du projet Archipel.

Il se situe dans le fil des autres actions déjà entreprises par les habitants et acteurs du territoire pour renforcer les liens et la résilience sur le territoire. Archipel, c’est un ensemble de nouvelles actions qui vont se déployer sur l’ancien stade de foot : un jardin pédagogique , du maraîchage en permaculture, un espace de coworking pour les acteurs de l’ESS, une grainothèque, un verger école, une salle nature, …

Pourquoi et comment la municipalité vous soutient-elle ?

Le soutien de la municipalité est déterminant pour le projet Archipel, ne serait-ce que parce que la pression foncière est forte chez nous, comme souvent ailleurs. Sans la mise à disposition de l’ancien stade et les travaux de raccordements aux réseaux nécessaires, il n’y aurait pas de projet Archipel. De plus, la commune finance la moitié du salaire du jardinier-maraîcher.
Aux yeux de la municipalité, ce projet est important pour la résilience du territoire et aussi pour les élèves des quatre écoles publiques de la commune, de l’école et du collège alternatifs Tzama. La moitié de la production ira aux cantines des écoles (l’autre moitié ira au GASPR). Les enfants sont déjà impliqués dans des activités maraîchères et ils vont l’être encore plus avec l’Archipel. Pour le maire, ce projet, c’est aussi « retisser des liens entre les enfants et la terre ».
Les élus nous voient travailler depuis plusieurs années et ils nous font confiance. Nous avons travaillé avec eux sur la Fresque du climat. Ça nous permet d’avoir une compréhension commune des enjeux climatiques, écologiques et économiques. Nous organisons régulièrement des événements à Kembs, et tout cela consolide les liens entre les habitants. La reconnaissance de nos actions par TE nous permet aussi de rassembler tous nos membres et partenaires et de renforcer les synergies.
L’agglomération nous soutient aussi dans la recherche de financements européens.

Les producteurs locaux ne vous considèrent pas comme concurrents ?

Il n’y a pas de maraîcher sur Kembs. Des producteurs alentours produisent des carottes, des fraises et des asperges, et le GASPR distribue leurs produits.

Comment associez-vous au projet des familles en précarité sociale ?

On a souvent l’image de Kembs comme étant une commune où les gens ne sont pas dans le besoin. C’est vrai que nous sommes tout près de la frontière et un certain nombre d’habitants travaillent en Suisse ou en Allemagne. Mais en réalité, certaines familles ici connaissent des difficultés sociales. Le GASPR a créé un système de paniers solidaires. Quelques familles en bénéficient. Nous souhaiterions les associer davantage au projet.

Est-ce que tout ce dynamisme à Kembs est relié à d’autres initiatives sur le territoire ?

Kembs fait partie des 40 communes qui travaillent sur le Plan climat air énergie territorial (PCAET). C’est un espace où l’on peut mettre nos projets en partage, qu’ils concernent la résilience alimentaire, les économies d’énergie, les questions de mobilité, etc.


Propos recueillis par Lucie Roba en service civique au sein du Mouvement Colibris et Jean-Christophe Sarrot responsable du réseau Wresinski emploi d'ATD Quart Monde

Publié le 23/02/2023