Interview de Cédric Leroy



Qui êtes-vous ?

Je suis président de l’association Tzama, un des acteurs associatifs à but non-lucratif qui agit sur le projet Territoires d’Expérimentations, et sur le projet de tiers-lieu qui se met en place à Kembs.

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Parlez-nous de Tzama.

Il s’agit d’une école privée alternative qui utilise des pédagogies actives en respectant le rythme de l’enfant, et la pédagogie par la nature pratiquée en école de la forêt. Le temps de l’apprentissage se fait donc à 50 % à l’extérieur, que ce soit sur le jardin pédagogique qu’on est en train de développer (dans le cadre du projet Territoires d’Expérimentations) ou dans la forêt qui n’est pas très loin.
Nos classes en yourtes hébergent des classes maternelles et élémentaires. Quand les uns sont à l’intérieur, les autres sont à l’extérieur et vice versa. Le collège s’est installé en début d’année, c’est encore une toute petite classe mais on est train de recruter de nouveaux élèves. Au sein de l’école, il y a les salariés (enseignants) mais également les volontaires européens permettant d’apporter une immersion linguistique (anglais et allemand) pour les enfants.

Comment s’est déroulé votre arrivée sur le territoire de Kembs ?

Quand un projet est sur papier, il faut encore parvenir à trouver un endroit qui peut l’accueillir. Nous avons commencé cette aventure à Bartenheim (village voisin de Kembs) en louant une ancienne maison alsacienne. On est contents de s’être lancés dans le pari d’allier le volet pédagogique et le volet écologique pour préparer les écocitoyens de demain. C’était un bon démarrage mais on a vite grandi et on a rapidement eu beaucoup de demandes ! Il y a deux choses qui ont enclenché notre départ de Bartenheim. D’une part, car ce n’était pas un environnement très propice pour l’équipe pour travailler sereinement. D’autre part, on a eu cette opportunité de rejoindre le gros projet de tiers-lieu.

Comment l’école Tzama s’est rapprochée du projet de tiers-lieu à Kembs ?

Plusieurs choses ont facilité notre arrivée sur Kembs. Tout d’abord, des parents d’enfants de notre école sont membres dans les associations GASPR, G’Rhin de Sel et Colibris Kembs 68 qui sont les parties prenantes du projet. Cela a ensuite facilité la mise en contact avec la mairie de Kembs qui, après de nombreuses rencontres, nous loue un terrain leur appartenant. Il y avait une vraie cohérence à rejoindre le volet éducation par la nature que l’on porte avec ce qui était déjà en place à Kembs, pour développer le tiers-lieu.

"C’était la pièce du puzzle qui est venue compléter le projet"

Comment se passe la cohabitation avec les habitants du territoire ?

Lorsqu’on est habitué à un certain espace et qu’il y a des gens qui viennent s’y installer, même si l’objectif est de collaborer, il a fallu le temps pour apprendre à cohabiter. Maintenant que nous sommes installés, les habitants voient que nous sommes actifs au niveau associatif avec l’envie de faire avancer les choses dans le même sens. Petit à petit on rentre dans le paysage de la ville. Notre volonté de collaborer concerne également le lien avec le périscolaire. Par exemple le mercredi après-midi, nos éducatrices nature proposent un atelier nature à un groupe périscolaire en collaboration avec un animateur du périscolaire, ça boucle la collaboration avec tout le monde. C’est important de prendre part aux efforts collectifs et aux valeurs communes sur le territoire de Kembs. On mesure la chance d’être ici, on a la volonté d’inspirer les autres écoles - avec des journées portes ouvertes notamment – mais aussi les parents, et les autres territoires.


Propos recueillis par Lucie Roba en service civique au sein du Mouvement Colibris et Jean-Christophe Sarrot responsable du réseau Wresinski emploi d'ATD Quart Monde

Publié le 23/02/2023