Interview de Julia Ludwiczak


Julia Ludwiczak, dentiste et engagée

Julia, 37 ans, est maman de deux enfants de 3 et 5 ans. Elle est dentiste et a choisi de travailler à temps partiel. Elle fait partie des habitants de Kembs qui, en 2016 (c’est l’époque de la sortie du film Demain de Cyril Dion) décident d’agir pour une société plus respectueuse de l'homme et de la nature. Ils créent le groupe Colibris 68. En 2017, ils démarrent un jardin partagé de 600 m² près de l’école Léonard de Vinci. En 2022, après d’autres actions qui ont vu le jour depuis, c’est le passage à une autre échelle avec le démarrage du projet de l’Archipel.

Quel est votre rôle dans les différents projets lancés par Colibris 68 à Kembs ?

Je suis présidente de l’association G’Rhin de sel et membre du groupe Colibris 68 Kembs. Je fais partie du Mouvement Colibris depuis 2013, d’abord à Metz, puis en Nouvelle Calédonie, puis à Kembs, ma terre natale, depuis quelques années. Je travaille à la coordination des projets des jardins et de l'Archipel ainsi qu'à la recherche de financements. Je suis aussi beaucoup dans les jardins avec les enfants des écoles !
image Julia.png (2.3MB)

Pourquoi cet engagement ?

Je ne me retrouve pas dans les actions « contre », je préfère agir « pour ». Ce qui m’intéresse, c’est de prendre en compte toutes les dimensions de la vie, pas qu’une ou deux. Colibris, ça englobe tout, c’est l’idée de construire une nouvelle société.
Les objectifs des projets que nous développons à Kembs sont de répondre aux enjeux climatiques, d’agir pour l’avenir de nos enfants, de faire notre part dans un monde qui se transforme. On aborde donc les questions de résilience alimentaire, de relocalisation de l’économie, de réduction de nos besoins en énergie, etc. On veut pouvoir dire plus tard à nos enfants qu’on a fait des choses pour que la planète ne soit pas en trop mauvais état.
Notre projet de l’Archipel s’attaque, à notre échelle, à tous ces défis, sur l’ancien terrain de foot de la commune, avec une partie productive et une partie éducative.

Certains habitants sont peuvent-être indifférents ou réservés par rapport à vos actions ? Est-ce un frein ?

Le groupement d’achats solidaires compte 400 sympathisants, ce qui n’est pas rien ! Mais, bien sûr, il n’y a jamais 100 % des personnes qui adhèrent aux projets. Certains voient d’un œil sceptique les yourtes de l’école Tzama, installée sur un terrain de la commune. D’autres ne voient pas trop l’impact de ces différentes actions. Mais beaucoup ont des enfants à l’école et au périscolaire, et commencent à voir tout ce que ces projets apportent aux enfants. On est dans des évolutions de long terme. Il faut plus ou moins de temps à chacun pour en prendre la mesure.

Que vous apporte le soutien de Territoires d’Expérimentations ?

Cela nous aide, entre membres engagés dans nos projets et aussi avec les élus locaux, à mettre des mots justes sur ce que nous faisons. Cela nous apporte un vocabulaire commun autour de ce qu’est la transition, au niveau local et aussi plus global, et ça va nous aider à nous relier à d’autres projets dans la région ou au-delà.
Très concrètement, TE nous a déjà bien aidés sur des démarches administratives et de la montée en compétences.


Propos recueillis par Lucie Roba en service civique au sein du Mouvement Colibris et Jean-Christophe Sarrot responsable du réseau Wresinski emploi d'ATD Quart Monde

Publié le 23/02/2023